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La Livrée des Canaris de Couleur Classiques

Par Denis Vandesande, LI740, Canaris Noir Opale Ivoire Rouge naturel

Les Canaris de Couleur sont élevés pour la coloration de leur livrée. Ils doivent aussi posséder un plumage lisse, complet et brillant. Mais la principale caractéristique est bien sûr la couleur de leur plumage. Les Canaris de couleur peuvent être classés selon leur type , leur couleur de fond ou leur catégorie. Je présenterai ici seulement les oiseaux classiques en faisant abstraction des diverses mutations génétiques qui peuvent coexister.
Cet article se veut sans prétention, il est en fait une ‘photographie’  de mes modestes connaissances actuelles, de ce que j’ai pu lire et entendre. Les spécialistes, en particulier les juges A.O.B., j’en suis sûr, ne me tiendront pas rigueur des imprécisions qui pourraient subsister.
Cette bafouille me paraît cependant utile à tous les débutants désireux de se familiariser avec les subtilités de la  canari-culture.

Les Types

Il existe deux types de Canaris de Couleur : les canaris mélaniques et les canaris lipochromes.

  • Les canaris mélaniques

Les canaris sont dit mélaniques s’ils possèdent des stries ; l’ensemble des stries est appelé dessin. Ces stries doivent leur présence à la faculté de ce type d’oiseaux à produire des protéines appartenant à la famille des  mélanines. Ces protéines sont produites à partir d’un acide aminé présent dans l’alimentation : la tyrosine. Les mélanines sont présentes sous différentes formes dans les plumes, la peau, les yeux et les parties cornées (bec et ongles).

  • Les canaris lipochromes

On parle de canari lipochrome si l’oiseau est entièrement dépourvu de mélanine ; le plumage, la peau et les parties cornées ont une couleur chair, à l’exception des yeux.

Les Couleurs de Fond

Tous les canaris de couleur qu’il soient du type mélanique ou lipochromique possèdent une couleur de fond. Cette couleur de fond peut-être pigmentée (par les caroténoïdes jaunes ou rouges) ou apigmentée (absence de caroténoïdes, donc blanc)

  • Fond pigmenté : jaune, rouge

La coloration des plumes provient des caroténoïdes présents dans l’alimentation. Les caroténoïdes appartiennent à la famille chimique des pigments. Les canaris à fond pigmenté ont la faculté de stocker les caroténoïdes dans leurs tissus adipeux (graisseux) et notamment le derme. Lors de la formation des plumes (au nid ou à la mue), les caroténoïdes présents dans la peau passent dans la plume, qui devient ainsi aussi un lieu de stockage pour ces pigments.

Ainsi le principal pigment naturel responsable de la couleur de fond jaune est la xanthophylle. Le b-carotène, ou pro-vitamine A, présent aussi naturellement dans toutes les plantes, donne une couleur de fond orange. C’est en associant ce dernier pigment avec un proche cousin chimique, la canthaxanthine, que les canaris présentent une livrée à fond rouge.

  • Fond apigmenté, blanc

Clairement, les oiseaux disposant de cette couleur de fond ont une livrée blanche. Ils ne disposent pas de faculté d’accumulation des pigments caroténoïdes. En résumé, les canaris peuvent présenter trois couleurs de fond différentes : le blanc, le jaune ou le rouge

Les Catégories

Les Canaris de couleur se distinguent aussi par leur catégorie. Il en existe trois.

  • Les canaris intensifs :

Ils possèdent une plume complètement colorée, de sa base à son apex (sommet) et est souvent courte.

  • Les canaris schimmel :

Leurs plumes sont décolorées (blanches) à leur apex, et sont généralement longues mais pas toujours. Cette caractéristique leur donne un aspect givré.

  • Les canaris mosaïques :

La longueur de leurs plumes est moyenne à longue. Leur couleur de fond est apigmentée sauf à des endroits précis de leur livrée : le masque facial, les épaules, la poitrine, le croupion ont un fond pigmenté (jaune ou rouge). Au sein de cette catégorie, le dimorphisme sexuel (livrée différente entre mâle et femelle) est marqué ; le masque est quasi inexistant chez la femelle et sa coloration est nettement moins étendue.

Les Mélanines et ses Structures

Les mélanines sont produites à partir de la tyrosine, acide aminé azoté (un acide aminé est un élément constitutif des protéines). Par réactions métaboliques, la tyrosine se transforme en monomères (unité constitutive élémentaire) de « dihydro 5,6 indole » (pour les puristes).

  1. Par réaction de polymérisation  (réaction enzymatique d’oxydation du dihydro 5,6 indole, ou association infinie de monomères), ces monomères protéiques forment les différentes structures des mélanines ; cette réaction s’appelle aussi la mélanisation. Par analogie, le monomère est au maillon ce que la mélanine est à la chaîne. L’association successive et presque infinie de monomères entre eux forme un long polymère qui possède diverses formes et structures. Ainsi donc, la mélanine est un polymère protéique de dihydro 5,6 indole.

Le polymère de mélanine se présente sous deux formes (structures) principales. Ces deux structures coexistent dans les plumes, leurs quantités respectives dépendent des réactions enzymatiques que l’oiseau possède.

  • La forme granuleuse :

Lorsque le polymère de mélanine est enroulé sur lui-même comme un fil de laine dans une pelote, il forme des granules. Sous cette forme tridimensionnelle, la mélanine est appelée Eumélanine. C’est cette structure granuleuse de l’eumélanine qui est responsable de la couleur noire des stries (eumélanine noire). Cependant, la présence plus ou moins abondante de ces grains d’eumélanine dans la structure de la plume, peut donner un aspect plus brun aux stries (eumélanine brune). Si les grains sont encore plus dispersés et moins abondants, les stries apparaîtront grisâtres.

  • La forme de bâtonnet

Si le polymère de mélanine prend une structure hélicoïdale comme un ressort, l’eumélanine prend la forme de bâtonnets plus ou moins volumineux et plus ou moins serrés. C’est cette structure en bâtonnet qui est partiellement responsable de l’effet bleuté des stries (facteur optique – le facteur optique dépend aussi de la structure de la plume).

  1. Si l’oiseau ne possède pas, ou en trop faible quantité, les enzymes responsables de la polymérisation, le monomère de mélanine  se transforme en une structure pouvant ressembler à un ’huit’. Dans ce cas, il n’y a pas formation d’ eumélanine, mais bien de Phaeomélanine. La phaeomélanine est voisine du monomère dihydro 5,6 indol d’eumélanine ; ce n’est pas un polymère. Sa présence dans la plume lui donne un aspect brun-roux, voire beige si elle est peu abondante. Elle est surtout visible dans l’inter strie du dessin.

La mélanisation est aussi présente chez les mammifères. Les possibilités de coloration des mélanines sont nombreuses. Les cheveux roux présentent une concentration particulièrement élevée de phaeomélanine, la couleur de l’iris dépend de la présence plus ou moins abondante de l’une ou l’autre forme d’eumélanine et de phaeomélanine, les hommes d’origine africaines possèdent de la mélanine sous le derme, tandis que les indo-européens n’en possèdent pas,…

Ce chapitre est certes ardu, mais indispensable pour mieux comprendre les différentes livrées classiques, et non classique d’ailleurs, des canaris de couleur.

Le Type Noir

Le canari noir est caractérisé par la présence d’eumélanine noire et de phaeomélanine, cette dernière n’étant pas visible. Ces deux mélanines sont au maximum de leur expression ; on parle alors d’oxydation maximale. Le bec, les ongles et les pattes doivent être les plus noires possibles.

Le dessin présent sur le dos et les flancs doit présenter des stries continues, larges et symétriques. Le facteur bleu sera de préférence aussi présent.

Les meilleurs accouplements se font entre canaris noirs de même couleur de fond.

Le Type Brun

Le canari brun est le résultat d’une mutation récessive liée au sexe. Elle agit sur l’eumélanine noire, la transformant en eumélanine brune. Le Canari brun dispose des mêmes caractéristiques que le noir, avec aussi de la phaeomélanine.  Sa livrée se décline donc seulement dans les tons de  brun. L’eumélanine brune (dans les stries) est beaucoup plus sombre que la phaeomélanine dans l’inter strie. Les ongles et le bec sont de couleur chair et les pattes légèrement brunâtre

Les accouplements se font de préférence entre bruns, mais l’introduction de canaris noirs peut être bénéfique pour mieux contraster les stries avec l’inter strie.

Le Type Agate

Le canari agate dispose de ce qui est techniquement appelé le premier facteur de réduction de la mélanine sur le canari noir. Elle est récessive et liée au sexe. Il possède toujours de l’eumélanine noire mais la phaeomélanine est réduite. L’inter strie doit donc être dépourvu de brun. Le canari agate laissera aussi de préférence apparaître un maximum de facteur bleu.

Les ongles et le bec sont de couleur chair, les pattes sont claires mais peuvent être légèrement mélanisées.

Le dessin doit montrer une belle symétrie. Les stries présentes sur les flancs et le dos seront courtes, fines et interrompues. Les femelles de ce type laissent souvent apparaître plus de brun en inter strie (phaeomélanine), ce qui permet de les reconnaître facilement.

Les accouplements se feront de préférence entre agates.

Le Type Isabelle

Le canari isabelle dispose aussi du premier facteur de réduction mais appliqué cette fois-ci sur le brun. Il dispose donc à la fois de la mutation qui transforme l’eumélanine noire en eumélanine brune et du facteur de réduction de la phaeomélanine. Le type isabelle est en fait un brun agate. L’isabelle laissera donc apparaître un dessin du même type que l’agate (à cause du premier facteur de réduction) mais avec des stries brunes (à cause de la mutation de l’eumélanine noire en brun).

Les pattes, les ongles et le bec sont de couleur chair.

Comme la mutation de l’eumélanine noire en eumélanine brune est récessive et liée au sexe, tout comme le premier facteur de réduction, le comportement génétique du canari isabelle est aussi récessif et lié au sexe.

Les accouplements se feront entre isabelles, mais l’introduction de canaris agates peut être bénéfique au contraste des stries avec l’inter strie.

La description de ces quatre types de canaris mélaniques classiques est applicable avec toutes les couleurs de fond.

Les Canaris Lipochromiques

Caractérisés par l’absence totale de mélanine et donc de tout dessin, les canaris lipochromiques ont une couleur uniforme, sans dessin. Ils ont une livrée blanche, jaune ou rouge.

Ce genre de canari ne doit jamais être accouplé à des canaris mélaniques et vice versa. Auquel cas, les oiseaux obtenus auront une livrée avec des taches plus ou moins sombres, des panachés ! Ces oiseaux ne sont pas du tout exposables, mais sont prisés par les commerçants animaliers.

La rubrique ‘type’ ne s’applique pas à ces oiseaux, car ils sont dépourvus de mélanine dans la structure de la plume. En revanche les couleurs de fond et les catégories ont une grande importance.

Les sujets appartenant à la catégorie intensive doivent avoir une couleur de fond la plus intense et la plus uniforme possible. Les sujets schimmel auront une répartition du ‘givré’ la plus uniforme possible. Ce sont des oiseaux particulièrement difficiles comparer entre eux.

Le Bienfait des Plantes Chez les Canaris

Par Denis Vandesande, LI740, Canaris Noir Opale Ivoire Rouge naturel

L’intégration de plantes dans l’alimentation et l’environnement des canaris constitue un levier essentiel pour améliorer leur santé, leur comportement et leur bien-être général. Les plantes, qu’elles soient administrées sous forme de feuillages frais, de graines germées, d’herbes médicinales ou cultivées dans la volière, offrent un apport biologique complémentaire difficile à reproduire artificiellement.

Rôle nutritionnel des plantes dans le régime du canari

Apport en micronutriments essentiels

Les végétaux fournissent des nutriments indispensables au métabolisme aviaire :

  • Vitamines :

Vitamines du groupe B : soutiennent la production d’énergie et la synthèse de plumes.

Vitamine A (bêta-carotène) : essentielle à la santé oculaire et à l’intégrité des muqueuses. Les sources principales incluent les carottes, le pissenlit, l’épinard, les fleurs de tagettes, le brocoli, les choux de Bruxelles…

Vitamine K : nécessaire à la coagulation sanguine.

  • Minéraux :

Calcium : indispensable à la solidité du squelette et à la formation de la coquille des œufs (trèfle, ortie).

Magnésium et potassium : régulent l’équilibre électrolytique et la fonction musculaire.

Fibres et santé digestive

Les plantes riches en fibres stimulent la motilité intestinale, réduisent le risque d’obstruction et améliorent la qualité du microbiote aviaire.

Des espèces comme le plantain ou les feuilles de blette favorisent une digestion optimale et préviennent les diarrhées.

Acides aminés et amélioration du plumage

Certaines plantes riches en lysine et méthionine, deux acides aminés structuraux essentiels, contribuent à une meilleure repousse du plumage, notamment en période de mue. Les graines germées (alfalfa (luzerne), fenugrec) sont particulièrement efficaces.

Effets physiologiques et médicinaux

Propriétés antiparasitaires et antimicrobiennes

Plusieurs plantes possèdent des propriétés naturelles limitant les charges parasitaires internes ou externes :

  • Ortie : action reminéralisante et vermifuge douce.
  • Ail (micro-doses) : agent antimicrobien, améliore la résistance immunitaire.
  • Thym : antiseptique respiratoire reconnu, particulièrement utile pour les espèces sensibles aux affections respiratoires comme les canaris.

Soutien hépatique

Le foie étant le principal organe impliqué dans le métabolisme lipidique des oiseaux, certaines plantes peuvent aider à prévenir les hépatopathies :

  • Chardon-Marie (silymarine) : effet hépatoprotecteur validé chez de nombreuses espèces aviaires.
  • Pissenlit : stimule la fonction biliaire et favorise la détoxification.

Régulation hormonale et comportementale

Certaines herbes influencent la reproduction et le comportement :

  • Camomille : légère action anxiolytique, réduit le stress lié aux manipulations ou à l’environnement.
  • Mélange de graines germées : riches en vitamines E, favorisent la fertilité et l’activité reproductive.

Intérêt environnemental des plantes dans la volière

Enrichissement comportemental

Les plantes vivantes (herbe, branches feuillues de saule) permettent :

  • une activité de grignotage naturelle
  • la stimulation mentale
  • la reproduction des comportements de recherche alimentaire (foraging)

Ces activités diminuent les comportements stéréotypés (plumage excessif, nervosité).

Amélioration de la qualité de l’air

Certaines plantes contribuent indirectement à un environnement sain :

réduction de la poussière ambiante, augmentation de l’humidité locale (utile pour éviter le dessèchement des voies respiratoires)

  • Areca (Dypsis lutescens)

Humidifie l’air naturellement

Excellente absorption des polluants

Zéro toxicité pour les oiseaux

Réduit la poussière flottante

  • Palmier Kentia (Howea forsteriana)

Augmente l’humidité sans moisissuresTrès grande surface foliaire → capte les particules

Très robuste en intérieur

  • Bambou (Bambusa spp.) – non traité

Capte poussière et dérivés organiques volatiles légers

Effet tampon sur l’humidité

Totalement non toxique

Peut servir en plus de perchoir naturel si installé dans la volière (petites tiges)

  • Chlorophytum (plante araignée)

Très efficace contre le formaldéhyde

Croissance rapide, entretien facile

Aucune toxicité aviaire

Très bonne captation de particules fines

Recommandations techniques d’utilisation

Plantes autorisées et sûres

Pissenlit

Ortie

Plantain

Basilic

Romarin

Thym

Endive

Herbes et graines germées

Plantes toxiques (à éviter absolument)

Laurier-rose

Dieffenbachia

Philodendron

Lierre

Avocat (feuilles et fruit)

Mouron rouge

Règles d’administration

Introduire progressivement pour éviter des troubles digestifs.

Laver soigneusement pour éliminer pesticides et contaminants.

Les herbes médicinales doivent rester complémentaires et non substitutives à l’alimentation de base.

Adapter la fréquence selon l’état physiologique (mue, reproduction, repos).

Conclusion: Les plantes constituent un complément de santé naturel particulièrement adapté aux besoins physiologiques des canaris. Elles améliorent la nutrition, renforcent l’immunité, soutiennent la fonction hépatique, enrichissent le comportement et contribuent à un environnement plus naturel. Leur utilisation doit toutefois être maîtrisée et fondée sur une connaissance précise des espèces sûres et des dosages adaptés.

La Trichomonose

La Trichomonose Aviaire : Gestion de Trichomonas gallinae et Trichomonas columbae en Élevage


Par Denis Vandesande, LI740, éleveur de noir opale ivoire rouge naturel

La trichomonose, communément appelée « chancre » ou « rouget », est l’une des maladies parasitaires les plus dévastatrices dans le domaine de l’élevage aviaire. Les éleveurs d’ oiseaux de volière doivent faire face à cette menace invisible. Bien que souvent regroupés sous le nom générique de Trichomonas gallinae, d’autres espèces comme Trichomonas columbae sont également impliquées dans la pathologie. Voici les informations essentielles pour identifier, traiter et prévenir ces infections.
1. Agents Pathogènes : T. gallinae et T. columbae
Pendant longtemps, il a été supposé qu’une seule espèce, Trichomonas gallinae, était responsable de la trichomonose chez les oiseaux. Cependant, des études génétiques récentes ont montré une diversité d’espèces au sein du genre Trichomonas affectant les oiseaux.
Trichomonas gallinae : C’est l’espèce la plus connue et la plus étudiée. Elle est considérée comme l’agent pathogène principal de la trichomonose aviaire, capable de provoquer des lésions graves. Il existe différentes souches ou lignées (génotypes A et B, par exemple), dont certaines sont plus virulentes ou résistantes aux traitements que d’autres.
Trichomonas columbae : Bien que certains documents l’utilisent comme synonyme de T. gallinae, d’autres sources la reconnaissent comme une espèce distincte ou comme un nom commun désignant les souches affectant spécifiquement les pigeons (Columba livia).
En pratique pour l’éleveur : Les symptômes et le traitement sont identiques pour les infections causées par ces deux espèces ou lignées. La distinction est principalement d’ordre scientifique. Les deux parasites partagent les mêmes caractéristiques biologiques : ce sont des protozoaires flagellés unicellulaires, sans stade de kyste résistant dans l’environnement.
2. Transmission : Un Défi de Biosécurité
Le mode de vie du parasite, qui ne survit pas longtemps hors de l’hôte, dicte les méthodes de transmission :
Transmission verticale (Parent-Oisillon) : Le principal vecteur chez les colombidés. Les adultes porteurs (souvent asymptomatiques) transmettent le parasite à leurs jeunes via le jabot lors du nourrissage.
Contact direct (Bec à bec) : Les interactions sociales, les accouplements et les combats sont des moments de transmission privilégiés.
Contamination de l’eau et des aliments : Le parasite peut survivre quelques minutes à quelques heures dans l’eau ou la nourriture contaminée par la salive ou les régurgitations d’oiseaux infectés.
 
 
 
3. Symptômes et Signes Cliniques
La maladie se manifeste principalement dans le tube digestif supérieur (bouche, gorge, jabot, œsophage).
Lésions caractéristiques : Apparition de gonflement autour des yeux, gonflement du cou avec apparition d’un « goitre », formation de dépôts jaunâtres, blanchâtres sur les muqueuses. Ces lésions peuvent s’étendre et obstruer la gorge et l’œsophage.
Signes comportementaux :
Difficulté à avaler (dysphagie) ou à respirer (dyspnée).
Bave excessive ou écoulements autour du bec.
Régurgitation de nourriture ou d’eau.
Perte d’appétit, amaigrissement rapide, abattement.
Plumage ébouriffé et léthargie générale.
Les jeunes oiseaux sont les plus touchés par les souches virulentes et peuvent périr rapidement par inanition ou étouffement.
4. Diagnostic et Traitement
Diagnostic
Le diagnostic rapide est essentiel. L’éleveur doit consulter un vétérinaire aviaire qui effectuera un prélèvement par écouvillonnage de la gorge ou du jabot. L’examen au microscope d’un échantillon frais (montage humide) permet d’observer les parasites mobiles.
Traitement
Le traitement doit être administré sur prescription vétérinaire.
Médicaments : Le dimétridazole (Alazol), le carnidazole (Spartrix) ou le ronidazole sont les substances actives les plus utilisées.
Schéma thérapeutique : Le traitement de tous les oiseaux de l’élevage est souvent nécessaire, même ceux qui semblent sains (porteurs asymptomatiques), pour éradiquer la source d’infection. Des traitements préventifs réguliers peuvent être mis en place dans les élevages à risque, en suivant scrupuleusement les indications vétérinaires pour éviter les résistances.
5. Prévention et Gestion Sanitaire
La clé du succès en élevage réside dans la prévention :
Hygiène rigoureuse : Nettoyage et désinfection quotidiens des abreuvoirs, mangeoires et nids. Utiliser des désinfectants efficaces (comme une solution diluée d’eau de Javel, suivie d’un rinçage abondant).
Contrôle de l’eau : Fournir de l’eau fraîche et propre en permanence. Éviter l’eau stagnante.
Quarantaine stricte : Isoler tout nouvel oiseau pendant une période d’observation et de dépistage avant de l’introduire dans l’élevage principal.
Gestion des oiseaux sauvages : Empêcher les oiseaux sauvages (pigeons, tourterelles) d’accéder aux zones d’élevage, mangeoires et points d’eau partagés.
Surveillance constante : Une observation quotidienne permet de détecter les signes précoces d’infection et d’isoler immédiatement les oiseaux malades.
En suivant ces protocoles d’hygiène et de biosécurité, les éleveurs peuvent protéger efficacement leur cheptel contre les ravages de T. gallinae et T. columbae.